Un jour, en pleine formation avec des managers, l’un d’eux me dit : « J’ai l’impression d’être toujours le méchant dans les conflits d’équipe, comme si tout m’échappait…» Cette phrase m’a rappelé le triangle de Karpman, un outil précieux pour comprendre les dynamiques relationnelles qui s’installent insidieusement dans les situations de tension.

Comprendre le triangle de Karpman

Trois rôles qui s’enchaînent

Le triangle de Karpman, aussi appelé « triangle dramatique », est un modèle issu de l’analyse transactionnelle. Il identifie trois rôles récurrents dans les situations conflictuelles :

  • La victime : se sent impuissante, incomprise, et attend qu’on la sauve.
  • Le sauveur : veut aider à tout prix, souvent sans qu’on le lui demande.
  • Le persécuteur : critique, impose, met la pression.

Chacun de ces rôles est relationnel : ils se construisent et s’entretiennent dans l’interaction avec les autres. On peut passer d’un rôle à l’autre en quelques minutes, souvent sans s’en rendre compte.

Une dynamique toxique

Ce triangle devient problématique lorsqu’il s’installe durablement dans une équipe. Il enferme les collaborateurs dans des postures rigides, alimente les malentendus et nuit à la confiance. Ce n’est plus le contenu du conflit qui importe, mais les rôles que chacun joue.

Sortir du triangle : un enjeu managérial

Identifier les rôles pour en sortir

La première étape consiste à identifier dans quel rôle on se place et ceux occupés par les autres. C’est souvent inconfortable, mais indispensable pour éviter les réactions automatiques. En tant que manager, il est essentiel de ne pas se laisser aspirer par le triangle.

Changer de posture

Il existe des postures alternatives pour sortir du triangle :

  • De victime à apprenant : je reconnais mes difficultés, mais je cherche des solutions.
  • De persécuteur à assertif : j’exprime mon besoin sans agressivité.
  • De sauveur à accompagnant : j’aide si l’autre me le demande, sans infantiliser.

Ces changements supposent un travail sur soi, mais aussi un cadre clair et sécurisant dans l’équipe.

L’intérêt du triangle en formation

Chez ACANT, nous utilisons régulièrement le triangle de Karpman en formation managériale. Il permet de prendre conscience des réflexes relationnels, et d’ouvrir la voie à des relations plus matures. Les mises en situation facilitent cette prise de recul, et les retours sont toujours très riches.

Conclusion : Du triangle à la coopération

Sortir du triangle de Karpman, c’est refuser de rester prisonnier des jeux de rôle dans les conflits. C’est aussi une formidable opportunité de faire grandir la coopération au sein de l’équipe. Dans un prochain billet, je vous parlerai d’un autre outil complémentaire : l’analyse transactionnelle.