Lors d’un atelier que j’ai animé récemment, une bibliothécaire me dit en souriant : « Chez nous, les livres circulent peu, mais l’air conditionné, lui, tourne toute l’année. » Cette remarque, à peine ironique, pose une vraie question : que savons-nous réellement de notre impact énergétique en bibliothèque ? Et surtout, que faisons-nous pour le réduire ?
Pourquoi s’intéresser à la consommation d’énergie en bibliothèque ?
Un enjeu environnemental… mais aussi budgétaire
Les bâtiments publics sont parmi les plus énergivores, et les bibliothèques n’échappent pas à cette réalité. Chauffage, climatisation, éclairage, informatique : autant de postes de consommation souvent mal identifiés. Or, dans un contexte de sobriété énergétique et de hausse des coûts, mesurer pour agir devient une priorité.
Un levier d’action concret pour les collectivités
Pour les directions des affaires culturelles ou les responsables de transition, la bibliothèque peut devenir un laboratoire d’actions écologiques visibles, mesurables, reproductibles. Encore faut-il disposer des bons outils et des bons indicateurs.
Comment évaluer les consommations d’énergie ?
Des outils simples et accessibles
De plus en plus de collectivités mettent en place des diagnostics énergétiques de leurs équipements. Les bibliothèques peuvent en bénéficier. Parfois ces diagnostics sont même obligatoire. Ces audits permettent d’identifier les sources de consommation les plus importantes et de hiérarchiser les actions. Ils peuvent être complétés par des outils de suivi au quotidien : capteurs, relevés manuels, tableaux de bord partagés avec les agents.
Une évaluation participative : facteur d’engagement
L’un des constats que je fais régulièrement en formation, c’est que les équipes sont souvent très motivées pour participer à ces démarches, à condition qu’elles soient intégrées dès le départ. Quand on associe les agents à l’évaluation, on crée une dynamique collective, on partage les enjeux, on génère des idées nouvelles.
Quelles actions pour réduire la consommation ?
Optimiser sans pénaliser le service
Changer les ampoules, réguler les températures, programmer les appareils : ces gestes peuvent paraître modestes, mais cumulés, ils ont un effet réel. L’enjeu est de ne pas dégrader la qualité d’accueil. C’est pourquoi chaque action doit être pensée avec les équipes : comment garder le confort d’usage tout en réduisant la dépense ?
Rénover, repenser, relier
Dans certaines collectivités, les projets de rénovation de bibliothèques intègrent désormais une approche bioclimatique : isolation, ventilation naturelle, matériaux durables. Mais au-delà du bâtiment, c’est aussi l’organisation du travail qui peut être repensée : horaires adaptés à la lumière naturelle, mutualisation des équipements, utilisation raisonnée des postes informatiques.
Conclusion : L’énergie de demain commence par la conscience d’aujourd’hui
Réduire l’empreinte carbone des bibliothèques, ce n’est pas seulement un geste pour la planète. C’est une manière de montrer que la culture aussi se réinvente face aux enjeux écologiques. Pour les professionnels RH, les directions de réseau ou les collectivités, accompagner cette transformation est une opportunité : celle de faire évoluer les pratiques, de mobiliser les équipes, et de valoriser les bibliothèques comme lieux pilotes de la transition.