Droit et Fonction Publique

Relations juridiques entre collectivités locales et associations

Le partenariat entre collectivités et associations repose sur un équilibre entre soutien et respect du cadre juridique. Une bonne maîtrise des règles permet d’optimiser ces relations tout en évitant les risques juridiques.

– par Isham –

Objectifs

A l’issue du module de formation, les stagiaires seront capables de :

  • Comprendre le cadre juridique des relations entre les collectivités locales et les associations.
  • Identifier les enjeux liés aux subventions, à la mise à disposition de locaux et au respect des principes de laïcité.
  • Apporter des réponses concrètes aux problématiques rencontrées par les agents et élus.

Public concerné

Directeurs dans une collectivité locale et personnel en relation avec les associations

Prérequis

Pas de prérequis particulier

Programme

  1. Introduction : Comprendre ce qu’est une association (1h)

  • Définition et cadre juridique :

    • Les bases de la loi de 1901 sur les associations en France.
    • Distinction entre association déclarée et non déclarée.
    • Les types d’associations : associations culturelles, sportives, sociales, cultuelles, etc.
  • Fonctionnement et obligations :

    • Les statuts et leur contenu obligatoire.
    • Le rôle des organes dirigeants (assemblée générale, bureau, conseil d’administration).
    • Les obligations comptables et administratives.
  • Relations avec les collectivités locales :

    • Pourquoi et comment les collectivités soutiennent les associations.
    • Les limites légales de l’intervention des collectivités.
  • Cas pratiques :

    • Analyse des statuts d’une association fictive ou réelle.
    • Identification des points à vérifier avant de collaborer avec une association.
  1. La gestion des subventions (1h30)

  • Cadre légal :

o    Définition de la subvention : aide financière sans contrepartie directe.

o    Différence entre subvention et marché public/commande publique.

o    Obligations de transparence : publicité, critères objectifs, rapport annuel des associations.

  • Procédures d’attribution :

    • Conditions et critères : intérêt public local, égalité de traitement, non-discrimination.
    • Procédures spécifiques : appels à projets, conventions pluriannuelles.
  • Contrôles et sanctions :

    • Modalités de contrôle par les collectivités : bilans financiers et d’activités.
    • Sanctions en cas de mauvaise utilisation des fonds publics.
  • Cas pratiques :

    • Analyse d’un exemple réel de convention de subvention.
    • Résolution de situations complexes : associations confessionnelles, sociales ou sportives.
  1. Laïcité et relations avec les associations (1h30)

  • Principes fondamentaux :

    • Neutralité des collectivités locales.
    • Liberté d’association et respect des convictions des membres.
  • Subventions et activités cultuelles :

    • Activités cultuelles interdites de subvention (sauf exceptions légales).
    • Financement des associations à double vocation (sociale et cultuelle).
    • Jurisprudence récente sur le sujet (ex. : Conseil d’État, décisions locales).
  • Utilisation des locaux publics :

    • Neutralité des lieux publics mis à disposition.
    • Encadrement des activités religieuses dans les espaces prêtés.
  • Ateliers :

    • Étude de cas : une association mixant activités sociales et cultuelles sollicite une subvention.
    • Simulations : critères d’attribution respectant la laïcité.
  1. Autres relations entre associations et collectivités locales (2h)

  • Mise à disposition de moyens matériels et humains :

    • Prêt de matériel (tables, chaises, équipements sportifs).
    • Mobilisation d’agents municipaux pour soutenir des événements associatifs.
    • Règles encadrant ces aides indirectes.
  • Partenariats et conventions :

    • Types de conventions : d’objectifs, de mise à disposition, de partenariat.
    • Obligations réciproques entre collectivités et associations.
    • Exemples concrets : organisation d’un festival, gestion d’un équipement communal.
  • Relations institutionnelles :

    • Participation des associations aux instances consultatives (conseils municipaux, commissions locales).
    • Co-construction de projets locaux : cadre juridique et pratiques courantes.
  • Gestion des conflits :

    • Procédures en cas de litige (ex. : non-respect des engagements par une association).
    • Rôle de la médiation dans les relations entre collectivités et associations.

Méthodes pédagogiques

Apport théorique, exercices pratiques avec mise en situation, échange et débat avec le formateur ou la formatrice.

Description

Prenons l’exemple d’une commune qui souhaite soutenir une association locale organisant des activités culturelles et sociales. Cette volonté d’accompagnement se heurte souvent à des contraintes juridiques : quelles formes de soutien sont possibles ? Comment éviter les risques de favoritisme ou d’irrégularité juridique ? Afin de garantir une relation équilibrée et conforme à la législation, les collectivités doivent respecter un cadre réglementaire strict. Cet article explore le cadre réglementaire des relations entre les collectivités locales et les associations afin d’aider les responsables formation et directeurs juridiques à mieux appréhender ces enjeux et à mettre en place des pratiques sécurisées.

Comprendre le cadre juridique des associations

Définition et cadre juridique des associations

La loi du 1er juillet 1901 constitue le fondement du droit des associations en France. Cette loi permet à toute personne de s’associer librement, sans autorisation préalable de l’État. Une association peut être :

  • Déclarée : une association déclarée auprès de la préfecture acquiert une capacité juridique, ce qui lui permet d’ouvrir un compte bancaire, de recevoir des subventions publiques et de signer des contrats avec des partenaires institutionnels ou privés.
  • Non déclarée : une association non déclarée existe juridiquement mais ne possède pas de personnalité morale, ce qui limite ses capacités d’action, notamment en termes de contractualisation et de financement.

Les associations se classent en plusieurs catégories, en fonction de leur objet : culturelles, sportives, sociales, cultuelles, environnementales, etc. Chacune de ces catégories est soumise à des obligations spécifiques, notamment en matière de transparence financière et de gouvernance.

Fonctionnement et obligations des associations

Une association repose sur des statuts, qui définissent son objet, ses modalités de gouvernance et de gestion. Ces statuts doivent préciser le mode de fonctionnement de l’association et les droits et devoirs des membres. Les organes dirigeants d’une association comprennent généralement :

  • Une assemblée générale, qui regroupe l’ensemble des adhérents et prend les décisions stratégiques.
  • Un conseil d’administration, qui assure la gestion et la supervision des activités de l’association.
  • Un bureau, composé d’un président, d’un trésorier et d’un secrétaire, qui gère les affaires courantes.

Les obligations comptables varient en fonction de la taille de l’association et des financements qu’elle perçoit. Par exemple, une association recevant des subventions publiques importantes devra produire des comptes annuels détaillés et faire certifier sa comptabilité par un commissaire aux comptes.

Relations associations et collectivités locales

Les collectivités soutiennent les associations principalement via :

  • Subventions : financements permettant aux associations de mener à bien leurs missions.
  • Mise à disposition de locaux : prêt ou location d’espaces municipaux pour les activités associatives.
  • Appui logistique et humain : soutien en nature sous forme de prêt de matériel ou de mise à disposition de personnel municipal.

Cependant, ces aides doivent respecter un cadre juridique précis afin d’assurer la transparence et l’égalité de traitement entre les différentes associations. Toute aide publique doit répondre à un intérêt général et ne peut être attribuée de manière discrétionnaire.

La gestion des subventions aux associations

Cadre légal

Une subvention est une aide financière accordée sans contrepartie directe par une collectivité territoriale à une association poursuivant un objectif d’intérêt général. À la différence d’un marché public, une subvention n’implique pas de prestation en retour pour la collectivité.

La loi impose plusieurs règles pour garantir l’attribution équitable des subventions :

  • Des critères objectifs doivent être définis pour assurer une répartition transparente des fonds.
  • Une publicité des subventions accordées doit être réalisée afin de garantir l’information du public.
  • Un rapport annuel des associations bénéficiaires peut être exigé pour vérifier l’usage des fonds alloués.

Procédures d’attribution

Les subventions doivent répondre à plusieurs critères :

  • L’intérêt public local, qui justifie le soutien de la collectivité à l’action de l’association.
  • L’égalité de traitement, pour éviter toute discrimination entre associations.
  • Des procédures claires, comme l’organisation d’appels à projets et la signature de conventions pluriannuelles.

Contrôles et sanctions

Les collectivités peuvent exiger des bilans financiers et d’activités afin de vérifier l’utilisation des fonds publics. En cas de mauvaise gestion ou d’utilisation non conforme aux engagements pris, elles peuvent réclamer le remboursement des sommes versées.

Laïcité et relations avec les associations

Principes fondamentaux

Les collectivités territoriales doivent respecter le principe de neutralité en matière religieuse. Elles ne peuvent financer directement des activités cultuelles, sauf dans certains cas encadrés par la loi.

Subventions et activités cultuelles

  • Interdites : les collectivités ne peuvent financer la construction ou l’entretien de lieux de culte.
  • Autorisées sous conditions : des subventions peuvent être attribuées à des associations ayant une double vocation sociale et cultuelle, à condition que les fonds publics ne financent que les activités non cultuelles.

Utilisation des locaux publics par les associations

Les locaux municipaux peuvent être mis à disposition des associations, mais leur utilisation doit respecter le principe de neutralité. Ainsi, les collectivités doivent veiller à ce qu’aucune activité religieuse ne soit exercée dans ces lieux en dehors des exceptions prévues par la loi.

Autres relations entre associations et collectivités locales

Mise à disposition de moyens

Les collectivités peuvent prêter du matériel (tables, chaises, équipements sportifs) ou détacher du personnel municipal pour soutenir des événements associatifs. Ces aides doivent être encadrées par des conventions pour éviter tout abus.

Partenariats et conventions

Les collectivités et les associations peuvent signer des conventions d’objectifs, des conventions de mise à disposition ou des conventions de partenariat. Ces documents permettent de formaliser les engagements réciproques et de garantir un cadre juridique sécurisé.

Gestion des conflits

En cas de litige entre une collectivité et une association, la médiation est souvent une solution privilégiée pour résoudre les tensions. Si nécessaire, les collectivités peuvent mettre fin aux aides accordées ou exiger des remboursements en cas de non-respect des engagements pris.

Conclusion

Le partenariat entre collectivités et associations repose sur un équilibre entre soutien et respect du cadre juridique. Une bonne maîtrise des règles permet d’optimiser ces relations tout en évitant les risques juridiques. Pour les responsables formation et directeurs juridiques, comprendre ces enjeux est essentiel afin d’assurer une collaboration efficace et sécurisée.

Durée de la formation

1 jour

Tarifs

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