Lire un album ne suffit plus toujours. Passez du statut de « lecteur » à celui de « conteur-manipulateur ». Maîtrisez la magie du théâtre d’images et du tapis narratif pour captiver votre auditoire, des tout-petits aux seniors.
Public concerné
Bénévoles et personnel des bibliothèques
Prérequis
Aucun prérequis
Apport théorique, exercices pratiques avec mise en situation, échange et débat avec le formateur ou la formatrice
Soyons francs : l’heure du conte classique a ses limites physiques. Lire un album de format A4 face à un groupe de quinze enfants (ou plus) est un défi ergonomique et attentionnel. Ceux du fond ne voient pas les images, ceux de devant s’agitent, et le bibliothécaire s’épuise à faire la police (« Assis ! », « On ne touche pas ! ») plutôt qu’à transmettre une histoire.
L’erreur est de croire que le Kamishibai (théâtre de papier) ou le Raconte-tapis ne sont que des variantes décoratives du livre. Ce sont en réalité des dispositifs scéniques. Utiliser un Kamishibai sans maîtriser le rythme du glissement des planches, ou un Raconte-tapis sans connaître la chorégraphie des mains, c’est comme jouer d’un instrument sans solfège : le résultat est plat. Le bibliothécaire qui n’est pas formé à ces techniques risque de transformer ces objets magiques en simples présentoirs, perdant ainsi toute la puissance dramatique de l’outil.
Chez ACANT, nous abordons ces outils avec l’exigence des arts du spectacle. Nous ne faisons pas du bricolage, nous faisons de la mise en scène.
Analyser (La dramaturgie de l’objet) : Chaque outil a sa grammaire. Le Kamishibai, né dans la rue au Japon, est un art du cadre et du hors-champ. Le Raconte-tapis est un art du volume et de la topographie. Analyser, c’est comprendre quel outil sert quelle histoire. Pourquoi tel album fonctionnera mieux en théâtre d’images ? Pourquoi tel autre nécessite la 3D du tapis ? Nous décortiquons la mécanique narrative pour que le support ne soit jamais un gadget, mais un amplificateur de sens.
Expérimenter (La chorégraphie du conteur) : Ici, le corps est engagé. Nous expérimentons la posture. Où se placer par rapport au butai (le castelet en bois) ? Comment faire vivre le silence pendant que l’image change ? Pour le Raconte-tapis, nous travaillons la dextérité : manipuler le personnage en tissu tout en racontant, sans briser le flux de la parole. C’est un travail de synchronisation précis.
Pérenniser (L’intégration aux collections) : Avoir un beau tapis c’est bien, le faire vivre c’est mieux. Pérenniser, c’est réfléchir à la gestion de ces fonds particuliers. Comment les prêter aux écoles ou crèches ? Comment les stocker ? Comment réparer un Raconte-tapis usé ? Nous abordons aussi la question des droits d’auteur pour la reproduction des albums, point juridique souvent négligé.
On n’apprend pas à manipuler des marionnettes ou des planches cartonnées en lisant un PDF. Il faut toucher la matière. Notre pédagogie 60 % pratique / 40 % théorie transforme la salle de formation en atelier de répétition :
Le Laboratoire du glissement : Pour le Kamishibai, tout est dans le mouvement. Tirer la planche vite pour l’action, doucement pour le suspense, par saccades pour la surprise. Vous passerez des heures à répéter ce geste technique jusqu’à ce qu’il devienne fluide et invisible.
Atelier « Mise en voix et en espace » : Vous raconterez devant le groupe. Nous travaillerons sur votre voix, votre regard (qui doit englober le public et l’outil) et votre gestion de l’espace. Vous apprendrez à ritualiser le début et la fin de la séance (ouverture des volets du butai, déploiement du tapis).
Initiation à la création : Sans devenir couturier professionnel, vous apprendrez les bases de la création d’un support simple ou l’adaptation d’un conte. Comment découper une histoire en 12 planches ? Comment styliser un décor textile ?
Pour former à ces techniques, il faut une double compétence : celle du bibliothécaire (qui connaît le livre) et celle de l’artiste (qui connaît la scène). Les formateurs ACANT sont des conteurs, des plasticiens ou des médiateurs experts du jeune public.
Ils apportent une touche de magie technique :
Exigeants sur la forme : Ils vous apprendront que le diable est dans les détails. Une planche qui coince, un fil qui dépasse, et la magie est rompue.
Créatifs : Ils vous montreront comment détourner le Kamishibai (l’utiliser pour des expos, des quiz avec des adultes, des présentations de services) pour sortir de la case « petite enfance ».
Bienveillants : Ils savent que prendre la parole en public avec un accessoire est intimidant. Ils créent un cadre sécurisant pour vous permettre de trouver votre propre voix de conteur.
C’est le cliché à combattre. Si le Raconte-tapis est idéal pour les petits, le Kamishibai est un support intergénérationnel puissant. Il fonctionne très bien avec les adolescents (création de planches type Manga), les adultes (récits de vie) et surtout les seniors en EHPAD (travail sur la mémoire, grande lisibilité des images). La méthode ACANT vous encourage à utiliser cet outil avec tous vos publics.
Non. La formation porte sur l’utilisation et l’animation, pas sur la fabrication industrielle. Pour la partie création, nous utilisons des techniques accessibles (collage, décalque, assemblage simple). L’objectif est de vous rendre capable de créer des outils d’animation efficaces, pas d’exposer dans une galerie d’art.
Le terme « Raconte-tapis » est une marque déposée désignant des créations textiles qui adaptent fidèlement un album précis, avec l’accord de l’auteur. C’est un outil haut de gamme. Le tapis narratif « maison » est une création libre (souvent un décor générique : forêt, mer) qui permet de raconter plusieurs histoires. La formation aborde les deux approches : comment valoriser les pièces de collection et comment fabriquer ses propres outils polyvalents.
Attention au Droit ! (Posture Franche). C’est illégal sans l’autorisation de l’éditeur et de l’illustrateur, car c’est une reproduction et une représentation publique. ACANT insiste sur le respect de la propriété intellectuelle. Nous vous orientons vers les éditeurs spécialisés qui vendent des planches de Kamishibai autorisées, ou nous vous apprenons à créer vos propres images pour éviter tout litige.
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